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431-00043 (Transport)

Pétition au gouvernement du Canada

Attendu que :

- L’Administration portuaire Vancouver Fraser (APVF) et Transports Canada ont prolongé d’une année supplémentaire, soit jusqu’au 8 août 2019, le Protocole provisoire quant au mouillage dans le sud de la Colombie-Britannique;

- Ce Protocole provisoire a inclus des postes de mouillage historiques situés dans les eaux côtières de la mer des Salish et auparavant rarement utilisés; concrètement, cela a entraîné la création d’un « stationnement » industriel de longue durée pour les grands navires de charge internationaux, principalement des vraquiers et des navires charbonniers à destination la zone portuaire de l’APVF;

- Des lacunes dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement et des infrastructures inadéquates ont entraîné une congestion dans la zone portuaire de l’APVF ainsi que des retards dans le chargement des vraquiers. Il en résulte une augmentation fulgurante du nombre de navires mis en attente, pendant de longues périodes, dans des aires d’ancrage à l’extérieur des limites des ports;

- Le séjour des navires de charge ancrés dans les limites de l’APVF est limité à 7 jours. Or, les navires ancrés à l’extérieur du port ne sont pas encore soumis à une telle limite de temps. Ainsi, lorsque des navires prévoient un séjour plus long, l’APVF et Transports Canada les dirigent automatiquement vers l’extérieur du port, dans la zone visée par le Protocole provisoire;

- La Chamber of Shipping of British Columbia continue d’encourager la pratique consistant à verser des indemnités de surestaries aux navires de charge ancrés. Plus un navire de charge reste longtemps au mouillage, plus il perçoit d’indemnités de surestaries. Cette pratique incite fortement les propriétaires de navires à prolonger leur séjour dans les postes de mouillage à l’extérieur du port;

- Depuis janvier 2016, chaque mois, environ neuf navires étaient mis à l’ancre dans les mouillages de la mer des Salish situés à l’extérieur du port. Au 1er juillet 2018, à la fin de la période initiale de six mois prévue par le Protocole provisoire, la moyenne mensuelle était passée à 23. Cette augmentation est inacceptable;

- De nombreux postes de mouillage historiques situés à l’extérieur des ports n’avaient pas été utilisés depuis leur désignation dans les années 1970. Aucune consultation, évaluation des risques ou étude d’impact environnemental ou psychosocial n’a été réalisée avant que la ratification du Protocole provisoire ne provoque une hausse spectaculaire de l’utilisation de ces mouillages;

- Malgré les nombreuses plaintes des collectivités côtières, la présentation de deux pétitions au Parlement du Canada et les lettres adressées au ministre des Transports du Canada, les communautés côtières touchées n’ont eu droit à aucune mesure d’aide, d’accommodement ou d’indemnisation, et aucune étude adéquate n’a été réalisée;

- En vertu du Protocole provisoire, l’APVF et Transports Canada ont entrepris d’exploiter de manière abusive les mouillages situés à l’extérieur des ports en vue de générer des profits records, et ce, sans se soucier des conséquences socio-économiques ou des risques pour l’environnement, la faune et les collectivités côtières.

Nous soussignés, résidents du Canada, attirons l’attention de la Chambre sur ce qui précède et, une fois de plus, demandons au gouvernement du Canada de suspendre l’utilisation des mouillages situés à l’extérieur des ports, dans la zone visée par le Protocole provisoire, jusqu’à l’achèvement des consultations, des études environnementales et des évaluations des risques appropriées. De plus, nous prions le gouvernement du Canada d’exiger que l’APVF, Transports Canada et les intervenants de l’industrie élaborent une stratégie exhaustive afin de remédier aux lacunes qui entraînent et favorisent le mouillage à long terme des navires de charge.

Réponse du ministre des Transports

Signé par (ministre ou secrétaire parlementaire) : L'honorable Marc Garneau

L’objectif de Transports Canada en matière de gestion des zones de mouillage est de faire en sorte que le transport maritime commercial s’effectue en toute sécurité au profit de tous les Canadiens, qu’il soit géré efficacement et que, dans la mesure du possible, il minimise les effets sur le milieu marin et les collectivités avoisinantes. Au Canada, comme dans de nombreux autres pays, le droit de naviguer, y compris le mouillage, fait partie du droit de navigation issue de la common law. Un navire est généralement autorisé à mouiller de manière temporaire et pendant une période raisonnable à tout endroit approprié. En outre, tous les navires se trouvant en eaux canadiennes, qu’il s’agisse de navires canadiens ou de navires étrangers, sont liés par les conventions de l’Organisation maritime internationale, dont le Canada est signataire, et par les lois applicables du Canada.

Le gouvernement du Canada reconnaît que la sécurité des transports, la protection de l’environnement et le développement économique doivent être harmonisés afin de garantir des résultats durables pour les Canadiens. Le Canada est une nation commerçante : le réseau de

 

transport maritime est donc essentiel à son bien-être économique et social continu, et les zones de mouillage font partie intégrante de la navigation sécuritaire.

Les postes de mouillage des navires commerciaux sont choisis en fonction de la qualité de la tenue de l’ancre sur le fond marin, de leur abri contre les vents violents, de la proximité des voies navigables et de la logistique portuaire. Ces critères garantissent la sécurité des navires et de leur équipage, de même que la sécurité des autres usagers des plans d’eau et du milieu environnant.

Dans le cadre du Plan de protection des océans, Transports Canada a lancé l’Initiative sur les zones de mouillage, qui vise à créer un cadre pour la détermination de nouveaux emplacements de mouillage, à faire l’examen de la gestion des zones de mouillage en dehors des ports publics et préciser les pratiques exemplaires pour les navires au mouillage.

 

En 2018, un protocole provisoire sur l’usage des zones de mouillage du Sud de la Colombie-Britannique a été mis en place dans la partie sud des îles Gulf. Le protocole provisoire comprend des procédures volontaires visant à équilibrer l’usage des zones de mouillage en dehors des ports et à atténuer la perturbation des résidents par la lumière et le bruit des navires au mouillage. L’affectation à une zone de mouillage dans la partie sud des îles Gulf est conditionnelle à l’acceptation par le navire des directives du protocole provisoire ainsi qu’à la communication de renseignements précis, comme la longueur des navires, la durée prévue du séjour et la raison du mouillage, à l’Administration portuaire Vancouver Fraser. Celle-ci attribuera ensuite les zones de mouillage de la manière la plus équitable possible, sous réserve des restrictions relatives à la taille de chaque zone de mouillage, au moyen d’un système de file d’attente informatisé qui tient compte de l’usage des zones de mouillage au cours des 30 jours précédents. L’objectif est d’équilibrer l’usage, de sorte qu’aucune zone de mouillage ne soit occupée en permanence, ce qui assurera une rotation équitable de l’usage pour toutes les zones de mouillage appropriées.

 

À noter que le port de Vancouver est le plus grand port au Canada et le troisième en importance en Amérique du Nord. Depuis 2014, le port connaît une hausse de la congestion et de l’utilisation des postes de mouillage, en raison de la croissance de la Porte de l’Asie-Pacifique (PAP) au Canada et des niveaux records des volumes de ressources naturelles canadiennes exportés et des grands navires de haute mer commerciaux. En 2018, l’APVF a manutentionné 43 % de toute la charge transportée et 51 % de tous les conteneurs transitant par les administrations portuaires canadiennes. Étant donné l’importance de la PAP, on ne prévoit pas éliminer les postes de mouillage. 

 

La stratégie à long terme du gouvernement vise à améliorer la gestion des postes de mouillage à l’extérieur des ports publics, en vue d’assurer l’efficacité et la fiabilité de la chaîne d’approvisionnement à long terme et d’atténuer les répercussions environnementales et sociales le plus possible.

 

Dans le cadre de ces travaux, on cherche à comprendre les conséquences des activités de mouillage sur la sécurité ainsi que sur les plans environnemental et social. Transports Canada poursuit donc ses consultations auprès d’un éventail d’intervenants clés, dont des acteurs des ports et de l’industrie de même que les collectivités autochtones et côtières, pour connaître les principaux défis qu’ils doivent relever et obtenir leurs commentaires. De plus, le Ministère examine les considérations juridiques, opérationnelles et commerciales ayant une incidence sur les pratiques aux postes de mouillage et sur la gestion de ces derniers.

 

Ces travaux, ainsi que les leçons tirées du protocole provisoire, orienteront de nouvelles mesures potentielles relatives à la désignation du site, à l’utilisation des postes de mouillage et à l’atténuation, ainsi que les pratiques de gestion en général. On procèdera à l’élaboration de ces éventuelles mesures en temps opportun, compte tenu de la complexité de cet enjeu.

Présentée à la Chambre des Communes
Elizabeth May (Saanich—Gulf Islands)
29 janvier 2020 (Pétition n° 431-00043)
Réponse du gouvernement déposée
13 mars 2020
Photo - Elizabeth May
Saanich—Gulf Islands
Caucus Parti Vert
Colombie-Britannique

Seules les signatures validées sont comptées dans le nombre total de signatures.