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432-01227 (Affaires étrangères)

Pétition à la Chambre des communes

En dépit de nombreux appels de la communauté internationale à la résolution pacifique de la guerre du Tigré, et malgré le récent appel des États-Unis et d’autres pays exigeant le départ du Tigré des forces érythréennes, amharas et éthiopiennes alliées, il existe des informations troublantes selon lesquelles le premier ministre Abiy Ahmed et le président Issaias Afeworki ont mobilisé des forces supplémentaires et lancé de nouvelles vagues d’assauts contre le gouvernement et la population du Tigré pour les soumettre.

Les attaques de ces envahisseurs exacerbent toujours plus la crise humanitaire déjà aiguë qui sévit au Tigré. Le gouvernement des États-Unis a parlé publiquement d’un nettoyage ethnique au Tigré. Par ailleurs, de nombreux organes de presse de renommée internationale comme le New York Times, CNN et BBC, ainsi que des organisations internationales comme Amnesty, ont décrit les actes commis comme des crimes de guerre et comme des crimes contre l’humanité menant au génocide. Comment un pays démocratique comme le Canada peut-il rester sans rien faire après cinq mois de guerre, pendant que le peuple tigréen se fait massacrer, que ses femmes et ses enfants se font violer et qu’il souffre d’une famine provoquée par le gouvernement?

En agissant comme ils le font, le premier ministre Abiy Ahmed et son mentor Issaias Afeworki se livrent à l’extermination et au génocide du peuple tigréen et ils déstabilisent l’Éthiopie, la Corne de l’Afrique et tout le Moyen-Orient. Les gens du monde entier savent combien de Rwandais ont perdu la vie entre le 7 avril et le 15 juillet 1994. Au Tigré, cela fait maintenant cinq mois que le premier ministre Abiy Ahmed et le président Issaias Afeworki mènent une guerre totale, qu’ils bloquent l’accès aux produits de première nécessité et qu’ils châtient la population du Tigré en la faisant mourir de faim. Les Tigréens n’ont pas d’eau potable, de nourriture, d’électricité, de services bancaires, de services de transport, de services de télécommunications, de fournitures médicales ou de nouvelles provenant de médias indépendants. Des informations révèlent que des personnes meurent déjà à cause de la famine provoquée par le gouvernement au Tigré. Une fois encore, le monde assiste à un conflit qui tourne au génocide au Tigré.

Nous demandons que le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) agisse sans tarder pour obliger les forces érythréennes et les violentes troupes amharas à se retirer de la région.

Au Tigré, le monde assiste à un génocide sans précédent qui va à l’encontre des principes fondateurs du CSNU. D’après certaines estimations, près de 60 000 personnes ont été tuées et des millions d’autres ont été déplacées.

Puisque les Canadiens défendent la paix et la justice, nous vous demandons d’accorder la plus grande attention au résumé suivant des activités au Tigré qui constituent des crimes de guerre et des actes génocidaires et qui, par conséquent, exigent une intervention musclée et immédiate de la part du Canada et de la communauté internationale.

Plus de 4,5 millions de Tigréens ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence en raison de la famine déjà meurtrière causée par les actes criminels de l’Éthiopie qui contreviennent à la Résolution 2417 des Nations Unies (2018).

i. Des milliers de personnes ont péri sous les tapis de bombes à fragmentation de l’ère soviétique que les chasseurs à réaction érythréens et éthiopiens lâchent sur des villages ruraux pour remporter des victoires faciles; des images satellites montrent des villages et des bâtiments entièrement rasés.

ii. Le massacre d’innocents se poursuit sans relâche dans les régions rurales et urbaines; plus de 60 000 Tigréens de souche sont morts de la guerre génocidaire.

iii. Des dizaines de milliers de femmes et de filles se font violer et se suicident en conséquence.

iv. Partout en Éthiopie, des Tigréens de souche ont été interrogés, licenciés (environ 100 000 personnes ont perdu leur emploi, dont plus de 17 000 militaires, y compris des soldats qui ont participé aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies en Afrique) et jetés arbitrairement en prison pour plusieurs mois.

v. Plus de 75 % des hôpitaux, des établissements de soins de santé et des écoles du Tigré ont été pillés et détruits.

vi. La quasi-totalité des champs du Tigré en culture ont été incendiés, car les agresseurs ont délibérément choisi de faire la guerre au moment des récoltes; des forces érythréennes utilisant des caravanes et des chameaux pour atteindre les régions les plus inaccessibles ont dépouillé les maisons de la nourriture et des ustensiles qui s’y trouvaient.

vii. Plus de 80 % du bétail au Tigré a été abattu ou volé (les agriculteurs du Tigré qui labourent encore leurs champs avec des bœufs selon les méthodes traditionnelles pourraient mettre 10 ans ou plus à s’en rétablir).

viii. Des usines et des entreprises des secteurs public et privé ont été pillées et placées sous l’autorité de l’Érythrée et de la région d’Amhara, y compris des milliers de véhicules commerciaux et de véhicules à passagers.

ix. Des villages et de petites villes demeurent en proie à des tirs d’artillerie.

x. De superbes sites du patrimoine mondial comme la mosquée al-Nejashi et le monastère de Debre Damo ont été détruits, et leurs précieux manuscrits et reliques ont été pillés.

xi. Plus de 2,5 millions de personnes au Tigré ont été déplacées à l’intérieur de leur pays, 4,5 millions de personnes ont urgemment besoin d’une aide humanitaire, et plus de 65 000 personnes se sont réfugiées au Soudan.

  • Nous demandons que le CSNU agisse sans tarder pour obliger les forces érythréennes et les violentes troupes amharas à se retirer immédiatement de la région.
  • Que tous les organismes d’aide humanitaire puissent librement distribuer des vivres pour éviter la famine au Tigré.
  • Qu’un cessez-le-feu immédiat soit déclaré et que les parties s’engagent à trouver une solution pacifique au conflit avec le concours de tous les partis politiques.
  • Que les organes de presse internationaux puissent mener leurs activités librement et que toutes les communications soient rétablies, y compris l’accès à Internet.
  • Que des organisations indépendantes, à l’exclusion de la Commission des droits de la personne de l’Éthiopie, mènent une enquête sur les crimes de guerre commis au Tigré.
  • Que les dirigeants et les chefs militaires de l’Érythrée et de l’Éthiopie qui sont soupçonnés d’avoir commis des crimes de guerre et des actes génocidaires contre le peuple du Tigré soient immédiatement soumis à une interdiction de voyager, et que leurs comptes bancaires à l’étranger soient gelés.
  • Qu’un embargo sur les armes visant l’Érythrée et l’Éthiopie soit immédiatement déclaré compte tenu de la violation des droits de la personne, des crimes de guerre et des actes génocidaires commis contre le Tigré et ses habitants.
  • Que le Canada suspende immédiatement le versement des millions de dollars provenant de l’argent des contribuables qu’il donne chaque année à l’Éthiopie, jusqu’à ce que la guerre prenne fin et que les crimes commis aient fait l’objet d’une enquête indépendante.

Présentée à la Chambre des Communes
Laurel Collins (Victoria)
22 juin 2021 (Pétition n° 432-01227)
Photo - Laurel Collins
Victoria
Caucus Nouveau Parti démocratique
Colombie-Britannique

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