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432-00381 (Justice)

Pétition papier

Langue d'origine de la pétition : Anglais

Pétition à la Chambre des communes réunie en Parlement

Nous, soussignés, résidents du Canada, attirons l’attention de la Chambre des communes sur ce qui suit :

Attendu que, dans sa décision récente dans l’arrêt Truchon, la Cour supérieure du Québec a conclu que le critère de mort raisonnablement prévisible comme condition pour obtenir l’euthanasie est inconstitutionnel;

Attendu que, le gouvernement libéral a pris l’engagement électoral d’élargir l’accès à l’euthanasie conformément à l’arrêt Truchon;

Attendu que, le gouvernement a récemment offert à la population canadienne une période de consultation de deux semaines afin de sonder l’opinion publique sur l’élargissement de l’accès à l’euthanasie;

Attendu que, les mesures de protection actuellement en place sont nécessaires pour protéger les mineurs, les personnes souffrant d’une maladie mentale ou chronique, les personnes handicapées et les personnes qui ne peuvent consentir à ce que leur vie soit abrégée;

Attendu que, le gouvernement canadien devrait investir dans les soins palliatifs et le soutien aux personnes ayant des incapacités physiques ou mentales et tenter de préserver la vie plutôt que d’y mettre un terme.

Par conséquent, nous, soussignés, prions le Parlement du Canada de veiller à ce que les mesures de protection actuellement en vigueur pour l’euthanasie ne soient aucunement assouplies et que l’accès à l’euthanasie ne soit aucunement élargi.

Réponse du ministre de la Justice et procureur général du Canada

Signé par (ministre ou secrétaire parlementaire) : L'honorable David Lametti

Le 24 février 2020, le gouvernement du Canada a introduit le projet de loi C-7, Loi modifiant le Code criminel (aide médicale à mourir), afin de modifier les dispositions relatives à l’aide médicale à mourir en réponse à la décision Truchon, rendue en septembre 2019 par la Cour supérieure du Québec, et d’aborder des questions sur lesquelles il se dégage un consensus sociétal. Le 5 octobre 2020, le gouvernement a réintroduit le projet de loi. Le projet de loi C-7 est identique à l’ancien projet de loi C-7, qui est mort au feuilleton à la suite de la prorogation du Parlement en août 2020.

Notre gouvernement croit que les personnes qui éprouvent des souffrances persistantes et intolérables en raison d’un problème de santé – y compris celles qui ne sont pas en fin de vie – devraient avoir le droit de décider elles-mêmes quand elles souhaitent mettre fin à leur vie, et que les médecins et les infirmiers praticiens qui veulent les aider à mourir dans la paix et sans douleur ne devraient pas être tenus criminellement responsables.

Étant donné que la décision Truchon ne s’applique qu’au Québec, le projet de loi C-7 propose de modifier le Code criminel afin d’assurer l’uniformité de la loi sur l’aide médicale à mourir dans l’ensemble du pays. Le critère de la mort naturelle raisonnablement prévisible ne serait plus un critère d’admissibilité à l’aide médicale à mourir, il serait plutôt utilisé pour déterminer laquelle des deux séries de mesures de sauvegarde il faudrait appliquer dans un cas donné.

La première série de mesures de sauvegarde prévue par le projet de loi continuerait d’être appliquée aux personnes dont la mort naturelle est raisonnablement prévisible, où les risques sont réduits compte tenu de la proximité globale du décès et du fait que la souffrance est probablement liée au processus de la mort lui-même. L’élimination de l’exigence d’un deuxième témoin indépendant et l’abrogation de la période de réflexion de 10 jours répondraient aux préoccupations soulevées par les patients et leurs familles, les professionnels de la santé et d’autres intervenants, à savoir que ces mesures de sauvegarde constituent un obstacle à l’aide médicale à mourir, ne fournissent pas de protection aux personnes vulnérables et prolongent inutilement la souffrance des patients.

La deuxième série de mesures de sauvegarde prévue par le projet de loi reflète les conséquences plus graves d’une erreur pour les personnes qui demandent l’aide médicale à mourir et dont le décès n’est pas raisonnablement prévisible. Elle reconnaît les diverses sources de souffrance et de vulnérabilité qui pourraient conduire une personne dont la mort n’est pas raisonnablement prévisible à demander l’aide médicale à mourir. Les nouvelles mesures de sauvegarde pour ce groupe comprennent toutes les mesures de sauvegarde qui s’appliquent au premier groupe, ainsi qu’une période d’évaluation minimale de 90 jours, l’obligation d’obtenir l’avis d’un praticien possédant une expertise en ce qui concerne la condition à l’origine des souffrances de la personne, et l’obligation d’identifier et d’offrir d’autres traitements et services et d’en discuter avec la personne.

Les modifications proposées par le projet de loi C-7 ont été éclairées par des consultations tenues au début de l’année 2020 avec les Canadiens, les provinces et les territoires, les groupes autochtones, les intervenants, les experts et les praticiens. Le projet de loi protège les personnes vulnérables ainsi que les droits à l’égalité de tous les Canadiens, tout en appuyant l’autonomie des personnes admissibles qui demandent l’aide médicale à mourir.

La loi actuelle sur l’aide médicale à mourir exige également un examen parlementaire, ainsi qu’un examen de l’état des soins palliatifs au Canada, qui devait débuter à l’été 2020, mais qui a été retardé en raison de l’incidence de la COVID-19 sur les opérations parlementaires.

Présentée à la Chambre des Communes
Tamara Jansen (Cloverdale—Langley City)
9 décembre 2020 (Pétition n° 432-00381)
Réponse du gouvernement déposée
25 janvier 2021
Photo - Tamara Jansen
Cloverdale—Langley City
Caucus Conservateur
Colombie-Britannique

Seules les signatures validées sont comptées dans le nombre total de signatures.